Le marché du livre sur les pas de l’écologie

Les voyants rouges sont allumés concernant la jolie planète bleue et l’impact écologique de ses habitants. C’est pourquoi, chaque domaine de production doit réaliser sa part pour améliorer l’impact environnemental de son exploitation sur Terre. Quand est-il du marché du livre ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir à travers cet article.

L’industrie du livre et son impact écologique

La production d’un livre est-elle consommatrice ?

Oui. C’est un fait, la production de livre est consommatrice par la fabrication du papier utilisé. La confection de la pâte à papier demande beaucoup d’eau et d’énergie non-renouvelable. Afin de blanchir ou coloré le papier, de nombreuses substances chimiques sont également utilisées. Réalisée en 2011 par Terre Vivante, l’étude de cycle de vie d’un livre a montré que 71 % des impacts environnementaux sont liés à la fabrication (production de la pâte à papier et du papier, impression, transport), 17 % à la distribution, 10 % à la conception du livre et 2 % à la diffusion.

Avec le temps, ces impacts ont pu être partiellement atténués avec notamment l‘utilisation de fibres celluloses issues de forêts certifiées. Pour l’impression, de nouvelles encres ont été créées à base de mélanges de produits végétaux. Très bonne nouvelle pour l’industrie du livre, ses encres permettent de nombreux avantages. Elles sont plus biodégradables, elles sont fabriquées principalement avec des matières premières renouvelables et sont moins dangereuses pour l’homme.

De nouveaux engagements pour un monde plus vert

D’après le dernier rapport d’activité du Syndicat National de l’Edition (SNE), les éditeurs et imprimeurs ont une tendance à la baisse concernant le volume de papier acheté depuis 6 ans. Le rapport met également en avant qu’en 2018, 95 % du papier acheté par les éditeurs est certifié PEFC (label Gardien de l’équilibre forestier) ou FSC ou recyclés : une hausse de 7 points de pourcentages par rapport à 2013. Cette nette progression montre alors que les éditeurs sont de plus en plus attentifs aux papiers qu’ils achètent et aux volumes qu’ils consomment.

Afin de se tourner vers une consommation de plus en plus responsable, le transporteur Speed Distribution, le SLF, l’ADEME et le SNE proposent aux libraires de Paris une solution de transport de nuit éco-responsable. Pour aider cette nouvelle démarche, la ville de Paris s’engage à aider les librairies pour l’accès aux librairies et la rédaction des nuisances sonores. Cette démarche devrait se générer de plus en plus dans toute la France d’ici 2021.

Des labels reconnus et des initiatives connues

Les labels de l’industrie du livre

Toujours dans l’idée de faire avancer l’industrie du livre vers des démarches écologiques, les éditeurs et imprimeurs peuvent se munir de labels reconnus et des initiative connues :

  • Labels FSC et PEFC. Ces deux labels se tournent autour de la gestion de la forêt et de l’origine durable des fibres de bois utilisés dans les papiers.
  • Imprim’Vert. Lancée dans les années 90, cette marque française est une initiative privée. Pour se munir de cette initiative, les entreprises doivent respecter 5 critères :  la gestion rigoureuse des déchets dangereux, la sécurisation des stockages de liquides dangereux, non-utilisation de produits étiquetés  »toxiques », le suivi énergétique du site et la sensibilisation du public.
  • L’étiquetage Carbonne. En 2012, le groupe hachette a lancé les premiers livres porteurs d’un étiquetage carbone. L’étiquette indique l’origine des fibres du papier et de l’empreinte carbone spécifique de l’ouvrage (en gamme de CO2).
  • La charte des éditeurs écolo-compatibles. Cette initiative française est un regroupe d’éditeurs qui se sont penchés sur l’impact du marché du livre sur la planète. Intéressante et nouvelle, découvrez en plus dans la partie ci-dessous.

Les éditions écolo-compatibles

Les éditions écolo-compatibles ont été créés en 2010 au salon du livre de Paris. Il s’agit plus précisément d’un collectif constitué de huit structures éditoriales ayant pour objectif de « proposer des pistes de réflexion et d’action quant à l’empreinte environnementale et sociale de l’édition papier ». Le collectif est notamment composé des éditions La Plage, Rue de l’Échiquier, La Salamandre, Plume de Carotte, Editions Terran, Pour penser, le Souffle d’Oret Yves Michel.

A travers sa charte de l’édition écologique, les éditions écolo-compatibles mettent en avant quelques principes :

  • « Imprimer au moins 80 % de leur production éditoriale sur des papiers recyclés ou labellisés,
  • Imprimer au moins 80 % de leur production éditoriale à moins de 600 km de leurs lieux de stockage,
  • Donner à des associations ou à des actions d’accès à la culture plutôt que pilonner les ouvrages en fin de vie,
  • Et contribuer à des actions associatives en lien avec leur ligne éditoriale ».

Présent tous les ans au salon du livre, le collectif souhaite également faire découvrir une large sélection de livres et guides pratiques afin d’inciter les Français vers un mode de vie plus écologiques et respectueux de la planète. Cette initiative n’est donc pas seulement un moyen de réduire l’impact de la production du livre. Mais elle permet indirectement d’avoir une influence sur l’environnement par l’apprentissage de la population d’un mode de vie plus vert.

 

En bref, l’industrie du livre a su se développer ses dernières années pour se tourner vers des productions plus écologiques. Les éditeurs se tournent de plus en plus vers des papiers et systèmes d’impressions plus responsables. Enfin, l’impact écologique sur l’industrie des livres prend également en compte les lecteurs. Il est attendu d’eux qu’ils soient plus responsables sur leurs achats (quantité, distributeurs…). Pour tous les curieux, découvrez également notre article qui vous indique 7 étapes clés pour éditer un ouvrage écoresponsable.

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