LA COVID-19 : Un nouveau chapitre pour l’industrie du livre

Alors que l’année 2020 était attendue comme une année très prometteuse notamment pour le marché du livre, la Covid-19 a bousculé quelques ambitions. C’est ce qu’on a tenté de déterminer dans cet article : les éditeurs ont-ils beaucoup perdu ? Est-ce que les auteurs sont tombés dans la page blanche ? Et surtout, les Français étaient-ils impliqués dans le marché du livre ?

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L’industrie du livre touché par la covid-19

Un début 2020 très prometteur

Les chiffres de 2019 le montraient : le marché du livre allait être prometteur en 2020. Le chiffre d’affaires du marché du livre en 2019 était de 2 806 millions, soit une augmentation de 5,09 % par rapport à 2018. Comme on peut l’imaginer, cela se suit à une augmentation des ventes de livres : +3,8 % (435 millions de livres vendus, toutes catégories confondues).
L’évolution de ce chiffre d’affaires et ses ventes concernaient tous les segments éditoriaux : une évolution 33,98 % pour les ouvrages scolaires et également une augmentation de 16,65 % pour les ouvrages de documentations. En tête des ventes 2019, la littérature générale ne perd pas pied avec une part de marché du livre de 21,5 %.

On pouvait donc l’affirmer, 2020 devait être une belle année pour les éditeurs, les auteurs et les libraires… Quel impact a donc eu le premier confinement sur le marché du livre ?

Ce que le premier confinement annonçait pour l’industrie du livre

Dès la fin du premier confinement, le syndicat de l’édition a su prendre en compte la crise sanitaire face à l’industrie du livre. Fin avril 2020, le SDE a donc réalisé une étude afin de mesurer la situation sociale, économique et financière du secteur de l’édition afin d’évaluer les besoins des professionnels et de réaliser des propositions pour accompagner la relance durant toute l’année.
A la suite de cette enquête, plusieurs grandes informations y sont sorties :

  • une maison d’édition sur quatre avait estimé qu’elle allait perdre au moins 10 % de son chiffre d’affaires ;
  • une maison d’édition sur cinq avait demandé à bénéficier du fonds de solidarité nationale de l’état pour faire face à la crise ;
  • 72 % des maisons d’édition sondées ont pris des mesures radicales d’activité partielle ;
  • 18 % des éditeurs avaient déjà imaginé d’annuler ou reporter une majorité de leurs nouveautés.

Afin d’appuyer ce dernier chiffre, on peut noter que la maison d’édition Gallimard avait (par exemple) annoncé une baisse d’au moins 40 %sur les nouveautés afin de se concentrer principalement sur les auteurs déjà connus et à succès.

Le premier confinement annonçait donc une année particulièrement difficile pour la culture française dont le marché du livre. Plus de peur que de mal, effectivement, les tendances n’ont pas été complétement bouleversées. Le chiffre d’affaires et les ventes ont certes diminué mais les éditeurs, les auteurs et les libraires ont malgré tout réussi à maintenir de bons résultats.

2021, un nouveau souffle pour les professionnels du livre

Les lecteurs français inspirés

D’après Camille Oriot, responsable du marché du livre chez GFK, les ventes de livres ont reculé de 60 % par rapport à la même période de l’année précédente (soit 15,5 millions de livres vendues). Cette forte diminution (premier trimestre) est alors principalement due par la fermeture des libraires. Malgré cela, les Français n’ont pourtant pas cessé de lire.

Le premier confinement était le moment idéal pour prendre son temps, découvrir de nouvelles activités, lire… Même le gouvernement l’avait recommandé, aussitôt dit, aussitôt fait : les Français ont lu 2,5 livres en moyennent durant le premier confinement. En effet, 76 % des Français affirment avoir lu au moins un livre au cours de l’année 2020 et 54 % disent avoir lu au moins un livre en seulement quelques semaines de confinement. En moyenne, le premier confinement a été un temps fort de lecture :

  • 26 % ont lu 1 à 2 livres ;
  • 10 % assurent avoir lu 3 à 4 livres ;
  • 7 % affirment avoir lu 5 à 6 livres ;
  • et 11 % ont lu au moins 7 livres.

Ils ont principalement pioché dans leur bibliothèque lors du premier confinement, cependant certains ont effectué de nouveaux achats. Le principal distributeur de livres a été internet (18 %), mais certains ont également opté pour le click and collect (22 %).

Les Français ne se sont pas arrêtés à la lecture. Le confinement a permis de prendre du temps pour soi et également pour faire marcher son imagination. Le temps gagné (pas de transports en commun, pas de sortie…) a permis à 1 Français sur 10 de se prendre au jeu de l’écriture : qu’il soit un roman, un essai, une poésie… Les lecteurs ont alors permis aux marchés du livre de garder le cap !

Quel avenir pour le marché du livre dans l’après-Covid ?

Cette année semble également menacé notamment avec les mesures sanitaires de la covid-19. Les festivals et salons étant annulés, de nombreux prix ne peuvent pas être décernés tout comme beaucoup de financements sont perdus. Par exemple, le Salon du Livre Paris et le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême ont été décalé en juin 2021, mais pourront-ils bien avoir lieu ? Pas certain. Il est de même qu’en 2020, de nombreux prix n’ont pas été remis tels que le Prix du Style organisé par le Label littéraire Plume & Plomb ou le 22ePrix des Romancières décerné par la ville de Saint-Louis (Haut-Rhin).

L’agence Ciclic a réalisé une étude pour les auteurs, éditeurs et libraires concernant l’année à venir. Ce qui en a été ressortie est que ses trois domaines professionnels se sentent autant en dangers que l’année précédente. Sur le plan financier, les auteurs y perdent beaucoup notamment avec l’annulation des salons, festivals et séances de dédicaces.

2020 aura alors été une année compliquée, mais pas insurmontable. En effet, les ventes ayant diminué, le chiffre d’affaires du marché du livre a vu une baisse de 3% par rapport à 2019. Ces chiffres montrent alors que l’année n’était pas complètement néfaste pour le monde de la lecture.

 

Alors que nos voisins anglais ont un marché du livre en excellente santé (hausse de 5,2 % en 2020), la France a vu quelques difficultés. Les éditeurs, auteurs et librairies ne sont cependant pas les plus en dangers pour cette nouvelle année. Certes la baisse de ventes de 2020 va probablement se faire ressentir cette année mais l’industrie du livre devrait garder le cap. Il n’en demeure donc pas moins que l’industrie du livre est toujours un marché très important et influent dans la culture Française !

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